Recevez-vous des rappels de votre mortalité ?

C’était un jeudi soir ordinaire peu après 19 heures. Et comme tous les jeudis soir à cette heure-là, ma chorale s’échauffait pour sa répétition de deux heures à venir. Tous les regards étaient tournés vers le chef d’orchestre, y compris le mien.

Mais l’un des ténors était très légèrement en retard et venait juste d’entrer dans la salle. Quelques personnes ont dit plus tard qu’il avait l’air très cendré. Il trébucha avant d’atteindre le siège vers lequel il se dirigeait et s’écrasa sur le sol. Il y eut un bruit provenant de la chaise manquée.

Le conducteur s’est arrêté. La pièce est devenue très calme. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que quelque chose n’allait pas.

Et c’était vraiment très faux. C’était une crise cardiaque aux yeux de tous.

RCR

Ma chorale compte des chanteurs de tous horizons et – peut-être de façon surprenante – elle compte quatre médecins qui chantent régulièrement. Deux sont ophtalmologistes et deux médecins généralistes, donc aucun n’a une réelle expertise en matière de maladies cardiaques, mais au moins ils sont médecins.

Aucun d’entre eux n’était présent ce soir-là.

Mais heureusement, l’un de nos nouveaux membres s’est avéré être une jeune infirmière spécialisée dans les soins intensifs coronariens. Elle a immédiatement pris le relais. Elle a demandé si quelqu’un avait de l’expérience en matière de RCR ou serait disposé à aider – et deux personnes se sont portées volontaires, dont une femme dont j’ai appris plus tard qu’elle avait été infirmière dans le passé.

Une ambulance a bien sûr été appelée.

On nous a demandé de vider la pièce. Certains membres de la chorale sont simplement rentrés chez eux. Beaucoup d’entre nous ont décampé dans une deuxième salle à proximité, où nous répétons parfois, et avons attendu de voir ce qui allait se passer.

L’ambulance est arrivée rapidement, nous a-t-on dit plus tard. Les ambulanciers, accompagnés de l’infirmière et de ses assistants, ont pratiqué la RCR sur le ténor pendant un certain temps – près d’une heure. J’ai appris plus tard qu’il y avait eu une période prolongée pendant laquelle il ne respirait pas. Je ne savais pas que c’était possible.

En chantant

Après un bref moment, notre chef de chœur est entré dans la salle d’amis et a dit qu’il ne savait pas vraiment quelle était la bonne chose à faire, mais que si nous voulions chanter, il nous dirigerait. Plusieurs membres de la chorale ont indiqué qu’ils aimeraient chanter, alors nous avons commencé à répéter aussi normalement que possible.

Je me demandais si le ténor souffrant d’une crise cardiaque évidente pouvait entendre quelque chose, serait-il aidé ou gêné par les sons d’une beauté époustouflante du Requiem de Verdi, que nous répétions.

À un moment donné, la jeune infirmière qui avait initialement pris en charge est arrivée dans notre chambre pour nous faire le point. «Nous avons trouvé un pouls», dit-elle. Clairement une bonne nouvelle. Le patient avait été transporté en ambulance vers un hôpital local.

« Mais », a-t-elle ajouté, « si cela ne vous dérange pas, j’aimerais rentrer à la maison. »

Oui, pensais-je. Vous venez de sauver la vie de quelqu’un et devez faire le plein d’adrénaline, sans parler de pensées complexes. Bien sûr, vous n’avez pas envie de vous asseoir dans une répétition chorale. Bien sûr, rentrez chez vous et prenez un bon verre de vin. Ou probablement quelque chose de plus fort.

Les conséquences

Notre chorale communique régulièrement par courrier électronique et au cours des jours suivants, le ténor lui-même a remercié chaleureusement, ajoutant qu’il ne pourrait peut-être pas se rendre immédiatement aux répétitions, mais qu’il espérait toujours chanter au concert.

Et un autre de sa femme avec une immense gratitude pour le travail des principaux membres de la chorale pour sauver son mari.

Et puis, exactement une semaine plus tard, jeudi matin, jour de notre prochaine répétition chorale, est arrivée une note plus triste que le ténor avait eu une autre crise cardiaque alors qu’il était encore à l’hôpital et qu’il était décédé. Sa femme était particulièrement reconnaissante pour la semaine supplémentaire que nous lui avions accordée, elle et sa famille.

C’était une sombre répétition de chorale ce soir-là.

Rappels de mortalité

Il est étrange que, même si de nombreuses personnes meurent chaque jour, nous en soyons rarement aussi proches. Cela fait réfléchir.

Où serez-vous quand votre heure viendra ? Y aura-t-il quelqu’un dans les parages qui saura quoi faire ? Verrez-vous votre famille à temps ? Serez-vous capable de dire tous les adieux importants ?

Et s’il s’agissait de votre mari ou partenaire – ou même de votre enfant ? Est-ce que ces choses vous arriveront ?

Même si j’ai plus de 80 ans, je suis plus conscient des infirmités et des maladies que des décès parmi mes amis et ma famille. Pourtant, voir mourir des êtres chers fait partie de la vie à mesure que nous vieillissons. Cette occasion a été un grand rappel.

Et je peux ajouter une note : environ une semaine plus tard, certains membres de la chorale ont chanté aux funérailles du ténor.

Ayons une conversation :

Avez-vous été témoin d’une crise cardiaque ? Qu’est-ce que cela vous a fait ressentir ? Savez-vous comment pratiquer la RCR ou pensez-vous que vous devriez l’apprendre ? Pensez-vous parfois à votre propre mort et à l’endroit où elle pourrait survenir ?